il n'y a, il me semble, que très peu d'extraits de textes facilement trouvables sur internet. tout se noie dans la masse des ventes sur amazon et des catalogues d'universités, tout se noie quand pour la recherche d'un poème d'Eluard google vous sort indifféremment la page d'une banque ou les petits poèmes à l'eau de rose d'une jeune fille de treize ans.

ce site ne se veut ni encyclopédique ni anthologique, il ne s'agit pas ici de choisir les meilleurs morceaux d'un gros bout de viande ni de faire un reader's digest - il s'agirait plutôt de rassembler, autant que possible, les textes qui résonnent fort au coeur, ceux qui nourrissent le soir quand plus rien ne se tient, ceux qui absorbent, qui provoquent, qui écoeurent, qui accompagnent. c'est un choix délibéré de ne publier en ces pages que des textes choisis selon une trame de coeur, une ligne de conduite comme inscrite en la main.

un certain nombre de ces textes sont interdits de reproduction parce qu'ils ne sont pas encore tombés dans le domaine public. leurs auteurs ou ayant-droits, tous spécifiés, ne m'en voudront pas - la poésie ne va pas - ne peut pas - attendre cinquante ans légaux pour être découverte, distribuée, lue en masse, passée de main en main, ouverte au coeur des gens.

ce site est un projet de bord de nuit sans début et sans fin, projet labyrinthique avec pour seule visée, s'il doit y en avoir une, de donner à lire au promeneur du hasard, de le nourrir profond jusqu'en dessous la peau.

les différents choix de textes de même que les thèmes et la logique même des thèmes autour desquels ils s'articulent sont bien évidemment arbitraires et ne relèvent que de mes différentes humeurs (bile noire, bile jaune, sanguine, lymphatique, on connaît la chanson).

dans la même lignée viennent comme en prolongement des photos, des chansons, des reproductions de tableaux - autant de ricochets, de miroirs ou d'échos.

il faudrait peut être aussi, comme l'écrit Gide au début des Nourritures Terrestres, que ce site ne donne qu'une seule idée : jeter le livre et sortir, c'est à dire, peut être : éteindre l'ordinateur et écrire, ou partir dans la nuit, ou marcher vers la mer, prendre les chemins de traverse.

---

promenades mises en scène par O.

retour à l'index

 

 

 

---

"La beauté nouvelle sera de SITUATIONS, c'est à dire provisoire et vécue."

Guy Debord, Potlach, 3 août 1954